Les soldes: leurs impacts sur l’environnement et la société
Acheter sans compter, pour des articles qui nous sont d’une utilité plus que discutable, sous couvert d’une réduction imbattable, nous nous sommes tous déjà fait avoir, moi, la première. Mais que ces achats soient importants ou non, la réalité est que les soldes ont un véritable impact sur l’environnement et la société dans laquelle nous vivons mais pas que. Dans cet article, nous parlerons des soldes: leurs impacts sur l’environnement et sur notre société, mais nous essaierons également de comprendre comment sont fixés les prix et qui finalement paie le prix fort pour ce que nous achetons.
Sommaire
Comment fixe-t-on un prix?
Le prix peut être défini de différentes manières:
– En fonction du coût de revient : on ajoute à la marge le montant des matières premières, le coût de la création, de la fabrication, du transport, de la logistique et des frais annexes.
– En fonction du prix d’acceptabilité. C’est-à-dire, quel est le prix que le client est prêt à payer.
– En fonction de la concurrence.
Le prix influence l’image que peut avoir le consommateur: produit de mauvaise qualité pour un prix trop bas ou marque de luxe pour un prix élevé. En fonction de son positionnement, il est donc primordial que le prix fixé soit cohérent avec l’image souhaitée de la marque.
Origine des soldes
Chaque jour, nous sommes envahis de bonnes affaires. Entre les promotions, la black friday, les ventes privées, etc. Nous ne savons plus où donner de la tête.
Pour la petite histoire, les soldes ont été créées en 1830 par Simon Mannoury, fondateur du magasin « Le petit Saint-Thomas ». À l’origine, on solde les fins de séries et autres articles abîmés ou pour faire de la place pour les nouveautés. Très vite, les grands magasins se développent, le Bon Marché en 1852 donc, le Printemps en 1865, le Bazar de l’Hôtel de Ville et la Samaritaine en 1904 ; et le phénomène prend de l’ampleur : la folie des soldes est lancée.
Le prix juste
L’acte d’achat n’est pas souvent un acte réfléchi, mais plutôt la chasse aux bonnes affaires. Loin de moi l’idée de jouer les moralisatrices, les fins de mois difficiles, je connais. Les temps sont durs et chaque sou et un sou. Mais, quand on prend un peu de recul, on réalise que le prix que nous payons ces fameuses bonnes affaires coûte énormément à une autre personne. Et c’est la raison pour laquelle vouloir un prix juste, ce n’est pas qu’une simple question de prix.
Le prix juste, c’est celui qui englobe le coût réel de production d’un produit, et qui permet de verser un salaire décent aux personnes impliquées dans la confection de ce produit et aussi les coûts environnementaux.
La réalité des productions de nos vêtements
De nombreuses sociétés délocalisent leurs sites de productions afin de pouvoir diminuer leurs coûts de production. Cela passe en autre par la baisse du montant des salaires dans ces pays où la législation du droit du travail est quasi inexistante ou pas appliquée.
Le Bangladesh et le Pakistan, font partie de ces pays où les exportations textiles sont en hausse. Au Bangladesh, en 2019, le salaire des travailleurs du secteur du textile était de 83€/mois pour un marché estimé à 30 milliards de dollars (source le magazine L’Obs).
Au Pakistan, un rapport de l’ONG Human Rights watch, intitulé « No room to bargain: unfair and abusive labor practices in Pakistan » analyse en détail diverses violations des droits de l’homme, dans les fabriques pakistanaises de vêtements. Parmi ces abus figurent des salaires et pensions d’un montant inférieur au minimum légal, la suppression de syndicats indépendants, l’imposition d’heures supplémentaires, des pauses d’une durée insuffisante, et le fréquent non-respect de la réglementation sur les congés maternité et maladie.
Le salaire vital
Un salaire est qualifié de vital quand il permet la satisfaction des besoins fondamentaux d’une travailleuse et de sa famille, tout en laissant une part de revenu discrétionnaire. Concrètement, il doit :
• couvrir les besoins fondamentaux d’une famille constituée de deux adultes et de deux enfants6 ;
• laisser une part de revenu discrétionnaire pour les imprévus, le montant de ce revenu représentant au moins 10 % du montant nécessaire aux besoins fondamentaux ;
• s’appliquer à toutes les personnes employées, c’est-à-dire qu’aucun salaire ne peut y être inférieur ;
• être versé pour une semaine de travail standard, qui ne peut en aucun cas dépasser 48 heures7 ;
• être le salaire de base net, après impôts et avant tout éventuel bonus, prime ou paiement d’heures supplémentaires.
Les données montrent que la vaste majorité des employées de l’industrie textile mondiale perçoivent seulement le salaire minimum légal, et que certaines d’entre elles perçoivent encore moins. La comparaison montre que les salaires minimums sont trop bas pour permettre aux travailleuses de s’extraire de la pauvreté. Ils devraient être deux à cinq fois plus élevés pour atteindre le niveau du salaire vital.
Source Campagne clean clothes « tailored wages 2019 »
L’impact des soldes
Maintenant, que nous comprenons combien coûte réellement le vêtement que nous achetons, il nous faut aussi comprendre l’impact des soldes sur l’environnement est sur nous.
Voici une liste non-exhaustive des effets néfastes des soldes :
– Augmentation des achats compulsifs
– Incitation à la surconsommation
– Création de déchets
– Augmentation des sources d’énergies et de la pollution
La période des soldes offre des avantages financiers important ce qui a pour effet de pousser à consommer plus pour des choses dont nous n’avons pas réellement besoin.
Cette surconsommation accentue de manière significative la production de vêtements (100 milliards de vêtements produits par an), la pollution due à ces productions (1,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre chaque année) et par ricochet des déchets puisque nous ne portons en moyenne, que 70 % de notre garde-robe.
Et si on veut vraiment faire les soldes
Si on souhaite vraiment faire les soldes, on se pose d’abord quelques questions et surtout, on garde quelques notions essentielles en tête.
– privilégier la qualité à la quantité
– privilégier le durable au jetable
– privilégier une satisfaction totale plutôt qu’une satisfaction partielle
Et appliquez la méthode BISOU avant chaque achat :
Besoin: est-ce que j’en ai vraiment besoin ?
Immédiatement: en ai-je besoin immédiatement ?
Similaire: ai-je déjà un produit similaire ?
Origine: est-ce que l’origine du produit est mentionnée ?
Utile: ce produit, va-t-il vraiment m’être utile?
Thia