La mode éthique
Nous vivons une époque, où consommer responsable est à la mode. Les applications pullulent, les influenceurs sont quasiment tous végétariens (oui, je suis « influenceuse » et végétarienne, y a quoi?!) et des gens continuent a manger des chauves souris! Ok, elle était facile, mais je devais la placer.
Aujourd’hui, nous parlons plus facilement de tofu et de makeup cruelty free que de mode éthique ou éco responsable. L’industrie du textile commence à peine à se poser la question de son impact sur notre environnement. Il y a des pionniers comme Stella Mc Cartney qui en a fait son cheval de bataille, mais ils sont encore trop peu nombreux à travailler dans ce sens.
La mode est l’une des industries les plus polluantes au monde actuellement avec l’utilisation de substances chimiques pour la production et la fabrication des tissus, le gaspillage des ressources provoqué par la surconsommation de vêtements, et la pollution générée par les kilomètres parcourus par un vêtement avant d’arriver en boutique. Avec l’impact grandissant de la fast fashion (de plus en plus de collections, à moindre coût pour le consommateur), les cycles de production et de consommation
sont toujours plus courts, imposant des pratiques irresponsables tant sur le plan social qu’environnemental.
Selon le dernier rapport de Greenpeace: «
Les scientifiques de Greenpeace dénoncent dans un premier rapport, Dirty Laundry, la pollution des cours d’eau causée par le rejet de produits toxiques dans les pays de fabrication des vêtements. Quelques semaines plus tard, dans une deuxième étude intitulée Dirty Laundry 2: Hung out to dry, Greenpeace publie les résultats d’analyses d’échantillons de vêtements : des éthoxylates de nonylphénol (NPE) ont été décelés dans les deux tiers des articles testés.
En mars 2012, Greenpeace franchit la troisième étape de sa campagne Detox en évaluant la concentration résiduaire de NPE dans les tissus une fois ceux-ci lavés en machine. Les résultats de ces analyses, synthétisés dans le rapport Dirty Laundry: Reloaded, montrent ainsi que la pollution liée au secteur du textile s’étend bien au-delà des pays de fabrication. Le lavage des vêtements, puis leur mise en décharge, provoque le rejet de NPE dans l’environnement, où ils se dégradent en nonylphénol (NP), une substance
toxique même à très faible dose, qui s’accumule dans les sédiments, atteint la nappe phréatique et se retrouve dans la chaîne alimentaire par bioaccumulation.
Ainsi, dans tous les pays du monde où elles vendent leurs produits, les grandes marques du textile font de leurs clients des complices involontaires de la pollution des eaux et génèrent un cycle mondial de contamination toxique ». Rapport Greenpeace « Les dessous toxiques de la mode »
Au delà de l’aspect environnementale, le volet social de ces petites mains qui nous habillent pose un véritable problème éthique. Le Rana Plaza aurait du être le déclencheur d’une nouvelle façon de produire et surtout de faire travailler ces populations. Mais l’appât du gain étant beaucoup plus important qu’une vie humaine, on continue d’observer des conditions de travail inhumaines.
Mais ce serait trop facile de ne taper que sur les doigts de ces entreprises, qui finalement ne font que répondre à une demande croissante des consommateurs. Qui n’a jamais retrouvé un vêtement dans son armoire jamais porté? Qui n’a jamais acheté un jean, alors qu’il y en a 5 qui dorment tranquillement au fond du placard? Nous sommes autant responsables que ces enseignes qui nous vendent ces vêtements.
Je vous l’accorde, changer du jour au lendemain ses habitudes de consommation relève surtout pour la mode du parcours du combattant. Alors, voici quelques astuces pour faire le bon choix.
1- Consommer moins
C’est la base d’une consommation responsable. Peu importe les actions que nous mettrons en place, si nous ne réduisons pas notre quantité de choses achetées cela ne servira a rien. Donc tout d’abord, avant d’acheter un vêtement, se demander si on en a vraiment besoin, ou véritablement envie. Si oui, ok on achète, si non on fait un petit geste pour la planète et en plus on économise.
2- Vegan ou non?
Est-ce que j’ai véritablement besoin de tuer des animaux pour m’habiller? Dit comme ça, la majeure partie des gens pensant uniquement à la fourrure diraient que non. Et qu’en est-il du cuir, de la laine, des plumes et de la soie? Heureusement, qu’il existe des alternatives comme la fausse fourrure, les fibres synthétiques recyclées, le latex naturel, les bioplastiques, le liège, l’eucalyptus, le pinatex.
3- Se fier au labels
Ce n’est carrément pas évident de faire la différence entre une matière et une autre si on n’a aucune connaissance au niveau textile (c’est mon cas). On peut alors se fier aux labels qui régissent le milieu pour savoir quoi acheter.
VEGAN: garantit l’absence de matière d’origine animale, l’absence de tests sur les animaux pour des ingrédients, absence de tests sur les animaux pour des produits finis, absence de tests sur les animaux sur les marchés étrangers.
GOTS (Global Organic Textile Standard): référence mondiale des textiles biologiques, garantit lors de la fabrication l’absence de produits chimiques, garantit le respect des droits des salariés, liberté syndicale, pas de travail des enfants, pas de travail forcé, sécurité du travail, salaires décents, etc.) définis par les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT).
OEKO-TEX: garantit l’absence dans les vêtements de substances dangereuses pour la santé et la peau, prend en compte des critères environnementaux et sociaux, mais pour l’ensemble de la chaîne textile, respecte les conventions de l’Organisation internationale du travail.
ECOCERT: garantit l’absence de matière d’origine animale, l’absence de tests sur les animaux pour des ingrédients, absence de tests sur les animaux pour des produits finis.
MAX HAVELAAR: garantit la fabrication de coton selon des standards commerciaux équitables pour les pays producteurs, le respect des conventions de l’Organisation internationale du travail, garantit la formation des producteurs aux pratiques environnementales.
BIORE: garantit la matière première du coton, l’absence de produits chimiques pour la teinture et un traitement des eaux usées avant leur rejet dans la nature, garantit de bonnes conditions de travail.
ECOLABEL EUROPÉEN: limitation de l’usage de produits dangereux pour la santé et l’environnement, la réduction de la pollution de l’air et de l’eau.
NATURTEXTIL: garantit au moins 95% de leurs fibres issues de l’agriculture biologique, répondant aux conventions de l’Organisation internationale du travail.
ORIGINE FRANCE GARANTIE: garantit que la totalité de la confection (coupe, montage, finition) a été faite en France et au moins 50% du coût de production de l’objet doit être d’origine française.
L’écologie est l’affaire de tous. Se sont toutes nos petites actions qui au quotidien vont faire la différence. Je suis consciente que tout le monde ne peut pas acheter des vêtements éco-responsables tout le temps. Mais, si au lieu d’acheter 5 jeans chez Zara, on achète avec cette somme 1 jean de qualité, alors on aura fait un grand pas pour notre planète.
Quelle est votre habitude de consommation concernant la mode?
Thia