La rumeur de 1969…
Pour ce nouveau “Rum & Blues”, nous allons cette fois nous diriger vers une chanson que tout le monde connaît ou a au moins entendu une fois dans sa vie: “I heard through the Grapevine”.
Ce titre qui est une expression anglophone qui signifie “Je l’ai entendu par la rumeur” est une œuvre écrite par Norman Whitfield et Barrett Strong, deux producteurs du label mythique Motown de Detroit, en 1966.
Comme dans le titre “Hey Joe” que je vous ai présenté, il y a quelques semaines, ici aussi, on parle à nouveau d’un homme trompé, mais qui cette fois au lieu de la tuer et de s’échapper au Mexique, préfère aller la confronter et lui demander des explications! À croire qu’à cette époque, les histoires de cœur version “Les Feux de l’Amour” passaient bien à la radio !
Ce titre a, entre sa composition et octobre 1968, fait l’objet de plusieurs enregistrements commerciaux ou non, par un certain nombre d’artistes du label comme Smokey Robinson & The Miracles ou encore Gladys Knight & The Pips.
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C’est cependant le 30 octobre 1968 que sort la version d’un certain Marvin Gaye, âgé alors de 29 ans, qui a fait de cette chanson un classique de la soul music à en faire un tube international figurant dans les charts de plusieurs pays l’année suivante. Il fait d’ailleurs partie du TOP 100 des titres de 1969 selon le magazine Billboard.
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Et qu’est-ce qu’on boit avec ça ?
Alors puisqu’on est déjà en 1969, je me suis laissé tenté par un échantillon (non-commercialisé) d’un rhum de mélasse de cette même année, provenant d’une distillerie de l’île Maurice. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce rhum est encore en fût à l’heure où je vous parle (même s’il n’en reste plus beaucoup) et que malgré cela, il titre encore à 81% d’alcool.
À première vue, il est liquoreux et d’une couleur acajou tel les chesterfields en cuir, à la mode dans les années 60 et 70. Cet échantillon ayant été retiré directement du fût, il n’a pas été filtré et contient donc encore des impuretés sous forme de particules, mais qui ne dérangent en rien la dégustation.
Je le laisse aérer, en attendant que les vapeurs d’alcool léger qui se dégagent puissent se dissiper et laisser places aux arômes plus lourds de cet alcool que je viens de réveiller après plus de 40 années de sommeil.
Au premier nez, je perçois quelque chose de très gourmand, mais de très vivant, de lourd et pesant, mais léger et dansant à la fois, un peu comme notre chanson du jour qui donne envie de danser malgré le sujet lourd de ses paroles. De mon verre, se dégagent des notes de canne à sucre très marquées avant de laisser place au caramel et à la noisette et d’autres notes boisées telles que la vanille et le bois de cèdre. Après quelques minutes se dégagent soudainement une odeur fruitée d’agrumes et plus précisément de pamplemousse, un moment magique sortie de nulle part…
Vu le haut taux d’alcool de notre rhum, nous allons y ajouter un peu d’eau, histoire de le diluer un peu, de ramener son taux d’alcool à quelque chose de consommable et également de mieux pouvoir percevoir certains arômes.
Au second nez, se développent ainsi des notes de café très prononcées. Un effet surprenant à nouveau, suite à l’épisode des agrumes.
Vient ensuite le goût… En bouche, ça danse et part dans tous les sens, à croire que le rhum entend la musique également. Un côté gourmand de pâtisserie et de biscuit se fait ressentir en premier. Viennent ensuite les notes de grains : café, pain grillé, cuir… Tout ça dans le même verre !
La longueur de son côté dure bien plus que les 3 minutes 15 de notre chanson, le temps d’en écouteur quelques reprises et autres versions, comme j’aime autant le faire.
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Sur ce, à la vôtre et à la semaine prochaine.